Ce recueil de nouvelles de David Gilbert, beaucoup moins réussi que Les normaux (N.B. avr. 2006), offre, sous un regard froid d’entomologiste, une galerie de personnages, pour la plupart noyés dans l’alcool, enfoncés dans un mal-être qu’ils tentent de masquer d’un bavardage inconsistant, nourri de références télé ou BD américaines, bien sûr. S’évertuant à s’ajuster aux autres et au monde et n’y parvenant pas, multipliant les maladresses, ces anti-héros sont “assaisonnés” avec une cruauté dérisoire. Les traits d’humour, l’écriture sont pesants, au point de tuer toute compassion à leur égard. En prétendant pénétrer sous la surface des mensonges de ses protagonistes-marionnettes, leur manipulateur se révèle incapable de leur donner suffisamment de chair pour qu’ils ne soient pas qu’insignifiants. Sous ces vanités humaines aucune vérité ne se cache, qui donne envie de poursuivre la lecture. Une vision terriblement noire des États-Unis.
Les marchands de vanité
GILBERT David