Dans les Ardennes, au milieu du XIIIe siècle, Foulque de Belval a enlevé et épousé Mahaut. Trois jours après leurs noces, la jeune femme décède d’une chute de cheval, sans avoir reçu l’extrême-onction. Fou de douleur, Foulque voudrait avoir l’assurance qu’elle se trouve au purgatoire dont l’Église vient de reconnaître l’existence. Menant une vie errante, il rencontre des « voyageurs » qui, en état de rêve, rencontrent les « purgés », et il attire sur eux l’attention de l’Inquisition. Réduit à l’état de bête, il s’enfonce en forêt dans une quête ascétique et assiste à un défilé de damnés.
Fin connaisseur de l’époque, l’auteur (Le Congrès, NB février 2010) rend bien la pesanteur de la religion et la crainte de l’enfer. L’ouvrage commence comme un roman noir et le style renforce cette impression. L’évocation de l’Inquisition aurait pu donner du poids au récit, mais elle tourne court. Certains pourront s’intéresser au sort du jeune héros, imprégné des croyances de son temps et victime d’un amour fou, en dépit du côté déraisonnable de sa recherche. Mais difficile pour les esprits cartésiens de rentrer dans ce récit où les visions sont présentées comme bien réelles et non comme les fantasmes d’esprits dérangés.