Tandis que Jojo et Jolie, deux oisons, batifolent sur le lac et dans la prairie, au camp, lâheure est grave. Les oiseaux de malheur arrivent, des oppresseurs ; il est temps de sâenvoler vers des contrĂ©es plus sĂ»res, pas vers le sud, trop dangereux mais Ă travers la montagne. Le voyage sâannonce pĂ©rilleux et il faut payer des « outrepasseurs ». Jojo et Jolie partiront sans leurs parents qui nâont pas assez dâargent pour quatre personnes.
Lâhistoire est longue et Ă©voque le parcours des migrants avec toutes les Ă©preuves et les dangers. Mais le parallĂ©lisme avec les deux oisons est hasardeux. Ils sont beaucoup trop jeunes, presque des bĂ©bĂ©s. Qui peut croire Ă leur traversĂ©e ? Sans compter que les migrations habituelles des oies perturbent le sens de la migration forcĂ©e. Câest regrettable parce que le texte suit des vignettes dessinĂ©es avec une grande dĂ©licatesse, dans des teintes dâorange et de bleu qui proposent une extraordinaire variĂ©tĂ© de situations, dâexpressions, de paysages. Le charme est complet mais lâensemble fonctionne mal. (A.-M. R.)