Les mille automnes de Jacob de Zoet

En 1799, Jacob de Zoet, jeune clerc protestant, est envoyé au port de Dejima, baie de Nagasaki, pour contrôler la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, seule autorisée à commercer avec le Japon. Il affronte une corruption et un cynisme généralisés, dans une détestation néerlando-japonaise réciproque. Victime de son honnêteté, il tombe en disgrâce au moment où il s’éprend d’Orito, sage-femme japonaise. Mais celle-ci est enlevée et retenue dans le temple Shiranui où les femmes deviennent des esclaves sexuelles du pervers Enomito. Pourra-t-il avec Uzaemon, traducteur japonais, également amoureux d’Orito, arracher celle-ci à sa prison et remplir sa mission initiale ? Dans ce roman-fleuve, l’Anglais David Mitchell noue et dénoue la trame d’événements et de machinations enchevêtrés dont on ne prend la mesure qu’après la lecture aride de quelques centaines de pages ! L’effort initial est récompensé par l’ampleur finalement prise par le récit, déjà observée dans Cartographie des nuages (NB juillet 2007). Les aventures du héros, d’abord rocambolesques, se terminent bourgeoisement. Dans une symphonie alliant érudition et émotion, poésie et sentiments, suspense et mélancolie, sans oublier l’exotisme, l’auteur compose une fresque du Japon à l’aube du XIXe siècle et des rivalités commerciales européennes admirablement contée.