Le narrateur revient Ă Tyr, la ville libanaise de sa jeunesse dans laquelle errent des chiens autrefois indĂ©sirables… Une voix enregistrĂ©e, la sienne, qu’il ne reconnaĂźt pas. Une cousine voilĂ©e qui lâinvite Ă partager alcool et expĂ©rience sexuelle. Une insomnie prĂ©gnante qui le domine, une maladresse congĂ©nitale qui le dĂ©passe. Des rĂ©ceptions oĂč il se sent dĂ©calĂ©. Un exercice de funambule entre vie de la pensĂ©e et vie pragmatique qui semble lâaider Ă Ă©chapper Ă la folie… Ou encore cet engagement trĂšs jeune, Ă gauche, plus conjoncturel que radicalement convaincu… Les onze chapitres de lâouvrage sont autant de « miroirs » dans lesquels Abbas Beydoun, poĂšte, journaliste politique et critique littĂ©raire, revit son passĂ© et trace son portrait qu’il veut le plus vĂ©ridique possible. Les reflets que renvoie le miroir, insolites, Ă la fois familiers et Ă©trangers, appartiennent Ă lâauteur, mais lui sont fortement extĂ©rieurs. La langue, belle, profonde, qui Ă©voque le temps, le dĂ©sir ou lâamitiĂ©, est souvent colorĂ©e dâamertume. Une autobiographie trĂšs originale.
Les miroirs de Frankenstein
BEYDOUN Abbas