Jusqu’à la Reconquista espagnole et au reflux des Ottomans de l’Europe orientale, la présence « mahométane » fut prégnante sur notre continent. Elle l’est à nouveau à notre époque depuis l’importante immigration maghrébine et turque suscitée par le développement industriel européen. Entre ces deux périodes, les fidèles de Mahomet furent plus nombreux qu’on le croit souvent : morisques faussement convertis, barbaresques capturés en mer, « mamelouks » de la campagne d’Égypte, notamment. Ce premier tome d’une étude collective s’attache à en faire un inventaire dans les principaux pays d’accueil concernés, en insistant sur la difficulté de déterminer si on a affaire à des musulmans ou non, les apparences étant souvent trompeuses. Nourri de contributions d’historiens français ou étrangers présentées par deux directeurs d’études à l’EHESS, cet ouvrage ne se présente pas comme une histoire chronologique. Il semble, notamment, que le Moyen Âge dans la péninsule ibérique ne sera évoqué que dans un volume ultérieur. Il s’agit plutôt d’une enquête typologique.