Premier tome d’une trilogie mettant en scène une étrange gamine solitaire, Agnès, dont les parents ont mystérieusement disparus. Elle est élevée par sa grand-mère, et observe le monde, en particulier celui parfois surprenant des adultes. Le récit se compose de dix petites scènes de la vie de la jeune héroïne, au bord de l’adolescence. Le ton est parfois décalé, Agnès se retrouvant dans des situations auxquelles elle n’est pas forcément préparée (les jeux amoureux des adultes, en cachette dans les bois ; un stage dans une boutique de lingerie… tenue par un homme), mais l’humour (noir) permet de mettre de la distance, de même que l’aspect un peu vieillot qui situe cette histoire dans un passé révolu. Une scène très drôle, celle dans laquelle elle ne sait pas quoi raconter dans sa dissertation sur la famille, puisqu’elle n’a pas de famille. Le dessin en noir, blanc et bleu, la mise en page (alternance d’un, de deux, trois ou quatre dessins par page) et le chapitrage font plus penser à un « roman graphique » qu’à la bande dessinée. Et le mystère des parents disparus plane sur tous ces récits. (A.E.)
Les mystères de Planctonville (Agnès ; 1)
NÄRHI Kati