La belle et célèbre Katsugari, courtisane très sollicitée, a disparu de l’Oiseau Blanc, une maison close de Yoshiwara, quartier des plaisirs d’Edo, le futur Tokyo. Un homme, poussé par la curiosité, mène son enquête sur cette affaire et questionne, une à une, les personnes qui ont côtoyé la jeune femme : le tenancier, les entremetteuses, le gardien , les riches clients. Se dessine petit à petit le portrait contrasté d’une personnalité complexe et très secrète.
Matsui Kesako recrée habilement cette société féodale du XIXe siècle, très codifiée, figée dans ses rites, fermée à l’étranger. Tout obéit à un ordonnancement très strict, même dans les plaisirs. Les courtisanes ont un statut privilégié et jouissent d’un prestige qui les place bien au-dessus des prostituées. Elles satisfont ainsi les exigences d’une clientèle choisie, seigneurs de la guerre, samouraïs, riches bourgeois. La description de ce monde parallèle est pittoresque et alerte, mais l’accumulation de témoignages souvent bavards et redondants en altère le charme.