Les nuits assassines

GOUM J.-M., BYUN KI-HYUN

Dans les alpes autrichiennes, dans les années 70, Axel Neunhöffer meurt soudainement. Au même âge que son père vingt-sept ans plus tôt. Bientôt, d’autres membres de cette famille traumatisée sont retrouvés sans vie au petit matin dans leur lit, morts d’étouffement semble-t-il. Enfants ou adultes.  L’affaire finit par agiter les médias tandis que la police piétine.

 

Cet envoutant et macabre récit – entre enquête policière et fantastique- est une collaboration franco (scénario)-coréenne (dessin).  Une voix off douloureuse et pessimiste, anonyme jusqu’à l’avant-dernière page, introduit ou commente les évènements. Le découpage, subtil, suppose une solide attention pour comprendre qui est qui dans ce clan familial où chacun fonctionne dans une atmosphère oppressante. Le graphisme, genre dessin animé et couleurs à l’ordinateur, apporte curieusement à ce huis clos sinistre une apparence lisse et une beauté naïve. Inégal, il propose des visages parfois très expressifs quand ils sont torturés par la douleur morale, parfois caricaturaux et conventionnels quand ils sont impavides (le flic, les affairistes). Difficile de se croire en Autriche, voire en Europe, dans certaines cases. Une demi-réussite.