Les nuits de Reykjavik

INDRIDASON Arnaldur

À Reykjavik, un homme est retrouvé mort dans une tourbière le jour même de la disparition d’une femme mariée. Affaire classée pour ce vagabond soupçonné d’ivresse, affaire toujours non élucidée pour la femme. Sans en référer à sa hiérarchie, Erlendur, jeune policier de proximité, qui connaissait le clochard, enquête à titre personnel et met ses pas dans ceux des disparus. Dans ce prequel, Indridason met en scène les débuts de son enquêteur fétiche alors jeune recrue de la police islandaise. Obsédé par les disparitions pour des raisons liées à son propre passé et faisant preuve d’une empathie profonde pour les déshérités, le policier compense une vie sans relief et la monotonie de ses patrouilles de nuit par son investissement dans une investigation sans habilitation. Souvent répétitif, moins prenant que Le Duel (NB avril 2014), le récit piétine entre nostalgie et désenchantement et gagnerait à être allégé de quelques noms locaux. Mais, au-delà de l’intrigue, Indridason s’attache une fois encore à saisir les maux de la société islandaise. Il montre ainsi qu’au pays de la glace et du feu, comme partout ailleurs, c’est la nuit que la misère est la plus criante.