À trente-quatre ans, frappée par un virus qui la paralyse, la narratrice reçoit un pot de violettes où niche un escargot. Immobile, elle découvre l’activité complexe de l’animal et lui offre un royaume : un terrarium verdoyant. Solitaire, la jeune femme s’attache à son compagnon, admire ses exploits, sa progéniture multiple, oubliant ses douleurs et s’informant sur les gastéropodes. Son univers s’élargit lentement. Elle progresse et, avec gratitude, elle libère l’escargot. Premier roman d’une Américaine, ce récit vécu, aussi étonnant qu’inattendu, se révèle beaucoup plus profond qu’à première vue. Le passage de l’isolement à la relation intime, l’apprentissage de la patience, la redécouverte du goût de vivre, l’émerveillement de l’auteur pour les prouesses de l’escargot, le style alerte et émouvant, tout concourt à séduire. Jamais, dans ce document original sur la survie, la femme ne s’appesantit sur son malheur, mieux, elle fait de ce compagnon un personnage essentiel. L’intérêt porté aux gastéropodes entraîne de nombreuses précisions scientifiques, mais l’essentiel reste la guérison obtenue grâce aux liens noués avec autrui, fût-ce un mollusque. Si le rythme est aussi lent que les déplacements d’une malade, l’intérêt est maintenu par la personnalité attachante et la sérénité de l’héroïne.
Les nuits mouvementées de l’escargot sauvage
BAILEY Elisabeth Tova