Trois vétérans du Vietnam et d’Irak vivent à la périphérie des strass de Las Vegas, dans son réseau boueux de canalisations, perpétuellement menacé d’inondations. Parmi eux, Hoyt Stapleton, sans pension de la Nation, fait la manche avec son chien Armstrong. Pour échapper à ce quotidien misérable, il voyage dans les livres et le temps, à la recherche du souvenir et de la mémoire. Christian Garcin (Les vies multiples de Jeremiah Reynolds, NB mai 2016) sait aborder tous les genres – du carnet de voyage au conte pour enfants. Dans ce roman américain, l’auteur prête à son héros des capacités de projection dans le futur, angoissant constat de l’avenir de l’humanité, aux portes de la science-fiction. On voyage dans les différents univers parallèles et phénomènes quantiques avant une marche arrière complète vers les souvenirs d’enfance des années cinquante. Agir sur la destinée anime cette quête dans le temps. Dommage que trop de sujets soient abordés. Les récits des comparses, soldats, rentrés indemnes du front, victimes de l’indifférence de l’Amérique, sont lucides et poignants. Des moments de poésie perdus dans de longues phrases et un propos foisonnant. (S.D. et S.L.)
Les oiseaux morts de l’Amérique
GARCIN Christian