Les oiseaux ne se retournent pas

NAKHLÉ Nadia

Amel dit au revoir Ă  son pays. Le rouge de son cerf volant est la seule couleur au sein de sa ville noire en guerre. Ses grand parents l’ont aidĂ© Ă  faire son sac, lui ont appris les dix rĂšgles de servie du migrant : ne faire confiance Ă  personne, ne jamais rĂ©vĂ©ler son identitĂ©… Amel est confiĂ©e Ă  des amis, et devient Nina. Le grand voyage commence, vers Paris, peut ĂȘtre. Ailleurs, Bacem dĂ©serte l’armĂ©e. Assez de kalach, assez de guerre, assez de mort. Il s’enfuit. Leurs errances vont se croiser, comme deux oiseaux qui ne doivent pas se retourner


Ode Ă  tous les migrants du monde, Ă  tous ceux qui sont sĂ©parĂ©s de leur famille pour affronter la solitude et la peur, ce poĂšme graphique inspirĂ© de chants persans est magnifique et terrible Ă  la fois. La dĂ©licatesse des jeunes hĂ©ros tranche avec les images terrifiantes de la guerre, des militaires, des camps, qui noircissent les pages. La musique, le chant, et finalement les rĂȘves, magnifiquement illustrĂ©s, sauvent ces ĂȘtres dĂ©racinĂ©s. Le thĂšme a Ă©tĂ© traitĂ© maintes fois, et souvent avec autant de force. Il reste pour autant toujours terriblement d’actualitĂ©.