Le tableau accrochĂ© dans le salon parisien de la grand-mĂšre pied-noir dâOlivier Chartier ne reprĂ©sente pas seulement Alger, Ă©clatante de soleil ; il est aussi la fenĂȘtre ouverte sur les origines familiales, l’Ă©den Ă©voquĂ© inlassablement par cette femme chaleureuse. Celle-ci entretient le mausolĂ©e Ă©difiĂ© Ă la mĂ©moire de son pĂšre, AmĂ©dĂ©e Froger, assassinĂ© en 1956 dans des circonstances jamais clairement Ă©lucidĂ©es et dont le meurtrier prĂ©sumĂ©, membre du FLN, fut guillotinĂ©. Pour dĂ©mĂȘler le vrai du faux, le narrateur se livre Ă une vĂ©ritable enquĂȘte : il Ă©tudie les archives, consulte les journaux d’Ă©poque, traverse la MĂ©diterranĂ©e. Peu Ă peu, l’image du patriarche Ă l’oeil pĂ©tillant se craquelle, pĂšre aimant, patriote certes mais aussi ultraconservateur et raciste…
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Dans ce premier livre, mĂȘlant histoire et biographie, au style clair et agrĂ©able, Olivier Chartier (nĂ© en 1966, journaliste spĂ©cialisĂ© dans les voyages) se penche sur la guerre d’AlgĂ©rie. HĂ©ritier des rĂ©cits familiaux, il tente avec courage et pudeur de faire son propre analyse des Ă©vĂ©nements. De tous les sentiments Ă©prouvĂ©s durant ses investigations, Ă©merge une immense tendresse pour sa grand-mĂšre, personnage nostalgique et solaire qui fut le phare de son enfance.