Les quatorze nouvelles de ce recueil ont toutes pour cadre Kittur, petite ville imaginaire, située sur la côte Ouest de l’Inde, entre Goa et Calicut, et dont l’auteur a dessiné le plan. Chaque histoire s’ouvre sur une description touristique d’un quartier avec ses habitants et met en scène différents personnages, soulignant la diversité de castes, de religions, d’opinions politiques, et de niveaux de vie, ainsi que la corruption omniprésente.
Que ce soit la huitième fille d’une famille, condamnée à servir comme domestique, le vendeur de pilules miracle, ou le vieux livreur de meubles à bicyclette…toutes ces figures sont vivantes, attachantes, étonnantes… Pour donner plus de véracité à son tableau, Aravind Adiga intercale, entre les nouvelles, des chapitres indiquant topographie des lieux, histoire de la ville, énumérant les langues pratiquées et donnant les pourcentages des castes et des religions. Une chronologie des évènements qui ont fait l’Inde moderne et un glossaire complètent l’ouvrage. L’auteur (Le tigre blanc, NB décembre 2008) donne dans ce deuxième roman une peinture tout aussi criante de vérité de la société indienne contemporaine.