Les ombres de Stig Dagerman : Paris 1947

Deux ans après la fin de la seconde guerre mondiale, le jeune écrivain suédois Stig Dagerman rencontre à Paris Etta Federn, intellectuelle juive autrichienne, survivante de l’Holocauste. Son fils aîné Jean, qu’elle adule, héros de la Résistance, a été tué par des miliciens. Seul reste son second fils, Michel, le mal aimé. En 2011, Lo Dagerman, fille de Stig, et Nancy Pick, journaliste, parente d’Etta, mènent une enquête conjointe sur les liens entre les deux écrivains et leur influence sur la pièce maîtresse de Stig Dagerman : L’Ombre de Mart.  Ce drame met en scène une histoire terrible, violente, dérangeante, aboutissant à un matricide, probablement inspirée par les relations extrêmement difficiles entre Etta, mère dominatrice, et son fils cadet constamment humilié. Le livre, alternant deux voix, semble d’abord décousu par la nature même de cette enquête erratique et chaotique. Rapidement les auteurs découvrent la complexité des liens entre les deux protagonistes. Leur compréhension mutuelle les enrichit. Ce document apporte un témoignage sur un écrivain important, moins connu que Strinberg, et c’est aussi le récit d’une amitié.  (C.R.-G. et M.S.-A.)