Les ombres disparues

TOPTAƞ Hasan Ali

Dans un village d’Anatolie hors du temps, disparitions et rumeurs se succĂšdent. On croit voir le barbier disparu revenir se faire raser dans son ancienne Ă©choppe oĂč un client, le narrateur, observe longuement l’agitation. Quand la belle Colombe s’évapore, c’est l’émoi. Le maire et le gardien soupçonnent un garçon un peu fou de l’avoir enlevĂ©e. Coupable idĂ©al d’autant que c’est lui qui, ensuite, la ramĂšne. La jeune fille est enceinte, mais se tait. Entre-temps, le maire est parti enquĂȘter et n’a pas rĂ©apparu, un cheval fou a tuĂ© le cousin de Colombe. Tandis que celle-ci accouche dans l’étable oĂč son pĂšre l’a enfermĂ©e, la chasse au cheval noir se termine en chasse Ă  l’ours…

 

Ce roman turc, le premier d’Hasan Ali ToptaƟ Ă  ĂȘtre traduit en français, mĂȘle vĂ©cu, rĂȘve et fantastique. Le temps n’est pas linĂ©aire, l’espace non circonscrit. Les ombres disparues font douter les villageois de leur propre rĂ©alitĂ©. Les gestes identiques se rĂ©pĂštent tant, qu’un individu peut se dĂ©doubler ou se fondre dans l’autre. Autant dire qu’il est inutile de vouloir percer rationnellement tous les secrets et les mystĂšres. De cette fable Ă©trange, poĂ©tique et cruelle, trĂšs dĂ©routante, se dĂ©gage un charme bien oriental.