Depuis que sa mère les a abandonnés, Joël, douze ans, vit seul avec son père, un ancien marin devenu bûcheron, dans le sud de la Suède. Renversé par un bus en rentrant de l’école, il s’en sort miraculeusement et se persuade qu’il doit remercier Celui qui l’a sauvé en faisant une bonne action. Il décide alors de trouver un mari à Gertrude, une voisine qu’il aime beaucoup et dont le visage est sans nez. Mais Joël se rend compte qu’avec la meilleure volonté du monde, intervenir dans la vie des adultes est une chose compliquée.
Joël, enfant rêveur, se réfugie dans des histoires d’Indiens ou de pirates, tout en comprenant que ce qui différencie les enfants des adultes, c’est d’admettre que beaucoup de questions n’auront pas de réponses : « on porte tous en nous le Jour et la Nuit. Et quand le crépuscule arrive, les ombres commencent à grandir » songe-t-il. L’auteur décrit avec beaucoup de sensibilité et de finesse l’imaginaire de son personnage, saisissant le regard de l’enfance sur le monde avec subtilité et tendresse. Pourtant, on ressent une impression de mélancolie et de tristesse pour ne pas dire d’ennui à la lecture de ce roman.