Dès les années vingt s’est élaborée en Allemagne la tristement célèbre idéologie nazie de la « pureté de la race aryenne ». Avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir, la nécessité de débarrasser le pays de ses handicapés, notamment les débiles ou malades mentaux, devient une évidence : un programme de stérilisation est d’abord mis en oeuvre. Rapidement, ces lois eugéniques sont doublées, avec la collaboration active de scientifiques, de médecins et d’organismes publics, d’une politique plus radicale d’« euthanasie ». Des milliers de nouveau-nés, puis d’enfants et d’adultes atteints de handicaps meurent empoisonnés, affamés ou gazés, au prétexte de leur épargner « une vie indigne ». C’est cette expérimentation, notamment par les gaz mortels, qui, dans ses modalités systématiques et précises d’élaboration et d’application, s’est étendu aux premières tueries de masse des Tziganes et des Juifs avant 1942. Une thèse universitaire d’une minutie extrême, publiée il y a vingt ans, sur la continuité dans la mise en oeuvre de la Solution finale. (A.Lec. et A.Be.)
Les origines de la Shoah : de l’euthanasie à la Solution finale
FRIEDLANDER Henry