À travers vingt et une nouvelles, l’auteure brosse le portrait de trois familles irlandaises, sans lien entre elles : la sienne et les familles Derdon et Bagot. Hubert et Rose Derdon, mariés sans amour, ont vécu et sont morts dans une indifférence réciproque. Delia et Martin Bagot, très amoureux au début de leur mariage, se sont vite ignorés, elle s’étant réfugiée dans l’éducation de ses enfants et sa maison, lui dans son travail. La famille de Maeve Brennan ne se différencie des précédentes que par l’engagement politique admirable du père. Publiées dans le « New Yorker » à partir de 1952, ces nouvelles ont été regroupées dans un seul ouvrage. Il s’en dégage un récit intimiste, tout en pudeur, soutenu par une description minutieuse de la vie au quotidien et des personnages psychologiquement bien étudiés (Cf. La visiteuse, NB août-septembre 2002). L’atmosphère générale de l’ouvrage est celle d’une grande solitude, de vide et de pessimisme chez ces êtres humains incapables de communiquer, qui estiment être passés à côté de la vraie vie.
Les origines de l’amour.
BRENNAN Maeve