Journalistes spécialisés dans les interviews des « oubliés du public », Brighton et Shooner sont victimes d’un accident de voiture alors qu’ils se rendent auprès d’une – autrefois célèbre – violoncelliste. Shooner meurt peu de temps après l’accident, Brighton doit prévenir sa veuve puis repartir seul faire le reportage. Sa vie en sera bouleversée… Dans cette histoire à la trame plus que ténue, c’est bien entendu l’écriture de Christian Gailly qui fait tout. On connaît bien maintenant, à travers ses autres livres (Un soir au club, NB février 2002), son style si particulier, déconcertant pour les puristes, cette façon subtile de traduire sans emphase les émotions, les sentiments, les atmosphères. Ses phrases saccadées, très courtes, presque anodines, en disent très long dans leur inachèvement. On retrouve aussi ses thèmes de prédilection : la musique, la mort. Un tout petit livre, qui saisit par ses non-dits.
Les oubliés
GAILLY Christian