Mireille, fille de Berty Albrecht, participa entre seize et vingt ans à l’action de sa mère, grande résistante, qui anima avec Henri Frenay le réseau “Combat”. Tout en cherchant à réhabiliter des héros, souvent très discrets, de cette “armée de l’ombre”, elle relate la naissance et l’organisation complexe du mouvement ainsi que du journal devenu célèbre. Par de nombreuses rencontres ou émissions, elle veut rappeler aux jeunes générations, qui voient la Résistance comme une épopée faite de sabotages et d’attentats, les difficiles conditions d’existence de la plupart des Français d’alors, la diversité des activités de résistance et les valeurs morales élevées des personnes engagées, y ajoutant souvenirs personnels et anecdotes. Malgré l’intérêt des propos de Mireille Albrecht sur le courage, la peur ou la prudence, il manque à son message fait d’idéal et de fraternité, l’émotion prenante que l’on trouve dans nombre d’ouvrages sur la Résistance. Ce témoignage, déjà en partie traité dans Vivre au lieu d’exister (NB février 2002), reste un peu à la surface des événements, sans doute par pudeur.
Les oubliés de l’ombre
ALBRECHT Mireille