Naples, 1932. La plus belle fille du bordel « le Paradiso » vient d’être assassinée, étouffée sous son oreiller. Son dernier client l’aurait quittée en bonne santé, une pensionnaire l’a trouvée morte peu de temps après. Une autre histoire se mêle à la première : Mussolini règne en dictateur, le médecin légiste ose le critiquer, il se fait enlever par ses sbires. Rien de spectaculaire ni de sanglant dans ce policier mené par les sentiments et par l’atmosphère napolitaine de la Semaine sainte, avec sa liturgie austère, et de la Pâque au succulent gâteau traditionnel. Maurizio De Giovanni (La collectionneuse de boules à neige, NB juillet-août 2015) aime Naples, ses rites et sa cuisine savoureuse ; son commissaire Ricciardi prend le temps de réfléchir et de visiter ses connaissances. Connivences, amours et haines se passent en secret, un tour de la ville est bien utile à une époque où le renseignement dépend d’un coup d’oeil bien placé. Quant à la maison de passes, établissement tout à fait respectable, elle offre un décor de choix. L’enlèvement du médecin donne lieu à une caricature du régime fasciste, amusante certes, sans rivaliser avec l’humour et la finesse de l’enquête policière. Un bon moment de lecture. (V.M. et A.Be.)
Les Pâques du commissaire Ricciardi
DE GIOVANNI Maurizio