Paul, conducteur de bus sur la ligne 221, aime son métier. Il remarque qu’à certaines heures des femmes montent, lourdement chargées de sacs de linge, et descendent toutes devant la maison d’arrêt. Elles sont amies, épouses ou mères de détenus. Chacune est absorbée dans ses pensées, chacune a une histoire, un passé : elles ne se parlent pas. Un jour Mireille a un malaise, Paul est tenu d’arrêter son véhicule, mais les femmes l’obligent à rouler jusqu’à « leur » station… Visiteuse de prison depuis quelques années, Catherine Béchaux – qui habite Fresnes – a choisi le huis clos d’un bus pour donner la parole à ces femmes meurtries, que l’on n’entend jamais, qui vivent dans le dévouement et la promesse du parloir. Les jours de rencontre avec leurs proches sont pour elles une espérance mais souvent aussi une épreuve. Elle a choisi la fiction d’un très petit événement pour montrer la condition difficile de ces femmes, mues par l’amour qu’elles portent à « leur » détenu et qui tiennent bon. C’est un livre émouvant servi par une écriture serrée et des mots bien choisis. Ce récit ancré dans la réalité suscite la réflexion. (D.C. et F.L.)
Les passagères du 221
BÉCHAUX Catherine