Pas si anodins, ces « passants ». Les voici, silhouettes furtives mais indĂ©lĂ©biles, avec leurs regards, leurs sourires, leurs mots, qui resurgissent dâailleurs et dâautrefois, dâune enfance nĂźmoise, des dĂ©buts professionnels, du hasard des racolages nocturnes⊠Quelques noms connus, Green, Henri Thomas, Jouhandeau, Prokosch, Cuny (Giudicelli fait depuis longtemps partie du milieu parisien littĂ©raire) ; quelques provinciaux, gentiment ridicules ; quelques amantes, vite larguĂ©es ; des enfants ; et beaucoup de beaux garçons qui offraient davantage quâun moment de plaisir. Les Ă©vocations se succĂšdent, brĂšves ou longues, chacune mise en littĂ©rature avec un soin mĂ©lancolique ou amusĂ© et sa chute adroitement mĂ©nagĂ©e. Quelle est la part de ces ombres dans le parcours de lâauteur, dans son imaginaire ? Importante, sans doute, puisquâil en vient Ă regarder en arriĂšre. Il le fait, comme toujours (cf. AprĂšs toi, NB juillet 2004), avec un narcissisme mesurĂ© et une finesse sensible.
Les passants
GIUDICELLI Christian