En 1649, René Descartes publie Les Passions de l’Âme et, à l’invitation de Christine de Suède, effectue un voyage à Stockholm. Après avoir affronté de terribles tempêtes, il arrive dans un pays couvert de glace et lui-même restera gelé « au dedans comme au dehors » tout au long de son séjour. Ses entrevues avec la reine sont rares et extrêmement décevantes, elle se montre exigeante, fantasque et méprisante. En butte à l’hostilité de la cour, il ne trouve amitié qu’auprès d’un peintre espagnol qui partage son infortune. Il s’éteint le 11 février 1650, quatre mois après son arrivée à Stockholm. Raffaele Simone, linguiste et philosophe, signe un roman épistolaire. Ce sont des fragments de lettres, écrites par Descartes ou reçues par lui, mêlées à d’autres, composées par l’auteur, indiscernables pour le profane tant les styles sont semblables. L’exercice, parfaitement réussi, fait vivre dans les plus infimes détails les conditions de vie mais aussi le contexte politique et historique de l’époque. À travers les sentiments d’un homme de qualité, à la culture raffinée, au regard aiguisé, l’image de Descartes, avec toute son intelligence et son humanité, se dessine peu à peu.
Les Passions de l’âme
SIMONE Raffaele