Suite à un génocide dont ils ont été victimes, des gens à la peau rouge ont envahi le pays. Amédée a du mal à les supporter. « Mémé », sa grand-mère, représente son seul environnement affectif. Ayant traité une Peau rouge de « sale rougeaude », il est condamné à un an de prison pour injure raciale. Le juge lui propose au bout de quelques mois un stage de réhabilitation. À la sortie, il trouve un job, une compagne mais son racisme sous-jacent lui fera perdre les pédales. Emmanuel Brault aborde le problème du racisme à la manière d’une fable se déroulant dans un pays imaginaire où toute liberté est mise entre parenthèses. Il utilise à dessein une langue populaire pour mieux cerner le caractère de son malheureux héros, raciste de base, peu cultivé, complexé, sans autre ambition que veiller sur sa grand-mère qui l’a élevé. Il arrive à exprimer ses sentiments de façon sensible à la mort de celle-ci. Les deux facettes du caractère d’Amédée s’opposent et, malgré l’amour de sa compagne, finissent par laisser éclater sa vraie nature. Il se dégage de ce premier roman un pessimisme noir sans aucune issue. (E.Ca. et P.B.)
Les Peaux rouges
BRAULT Emmanuel