AnnĂ©es 50. Chez Goodeâs, grand magasin de standing de Sydney, les vendeuses sâhabillent de chics petites robes noires. La pĂ©riode de NoĂ«l et des soldes se profile dans le dĂ©partement des Robes de Cocktail, et celui de la Haute Couture, tenu par la flamboyante SlovĂšne Magda. Il y a lâĂ©nigmatique Miss Jacobs, responsable des retouches, Patty, la mal mariĂ©e, Fay lâex-barmaid, et Lisa lâintĂ©rimaire de milieu modeste qui rĂȘve dâaccĂ©der Ă lâuniversitĂ©.   Cette brochette fournit Ă lâauteure prĂ©texte Ă explorer la psychĂ© fĂ©minine dans un roman « minuscule » pour lequel on ne peut pourtant sâempĂȘcher dâĂ©prouver de la sympathie, tant irradie la personnalitĂ© de lâauteure Ă travers lâobstination au bonheur qui en Ă©mane. Une post-face bienvenue retrace en effet le difficile parcours de lâAustralienne Madeleine St John et sa brĂšve carriĂšre dâĂ©crivain Ă un Ăąge avancĂ©. Servi par un style fluide, et le rythme nerveux de courts chapitres, le livre fourmille de jolies pensĂ©es et descriptions exprimĂ©es avec une grande simplicitĂ©, oĂč la candeur se rachĂšte par une luciditĂ© au vitriol. Câest une sorte de friandise, un peu sucrĂ©e, mais jamais miĂšvre, une bulle de savon, pleine de fraĂźcheur, de verve, et dâun humour un brin caustique. (D.M.-D. et M.-N.P.)
Les petites robes noires
ST JOHN Madeleine