Depuis un an et l’accident de voiture, ce n’est pas la joie dans la famille de Moses, 16 ans. Sa mère, en fauteuil roulant, fait bonne figure, mais son père a sombré dans le mutisme. Quant à l’adolescent, il clopine douloureusement, pétri de colère et de culpabilité. Au lycée, il est tout entier concentré sur l’idée de garder sa dignité et refuse toute aide. Un jour arrive Ratso, un nouvel élève, Indien lakota, lourd lui-aussi d’une colère rentrée. Ils deviennent, d’une certaine façon, amis, et partent ensemble pour le week-end, direction la réserve indienne, dans la guimbarde hors d’âge de Ratso.Les petits orages sont ceux de la colère qui gronde chez les héros et parfois explose, quand elle ne trouve pas d’exutoire. Le roman démarre bien, avec notamment ce personnage atypique d’Indien et la relation particulière qui se noue entre les deux jeunes. Il permet de découvrir la triste réalité des réserves indiennes, loin des images d’Épinal. La narration à la première personne a parfois de jolies expressions. Alors que la quantité de pathos approche du trop-plein, le récit bifurque brusquement vers la rédemption (car de toute souffrance peut naître la beauté, enseigne Ratso). La magie indienne et le dialogue renoué sont une médecine radicale ! (M.D. et M.-J.C.)
Les petits orages
CHARTRES Marie