L’album débute sur une chanson traditionnelle, Sakura, fêtant l’arrivée du printemps et des cerisiers en fleurs. Cet air évoque le souvenir d’Obaasan, vieille dame japonaise, qui a initié la narratrice dans ses jeunes années. Elle inculque à la petite fille l’art de la broderie, la patience pour cuisiner ou cultiver son jardin, mais aussi le désir d’apprendre et de connaître les autres. Pétrie de douceur, de générosité et d’une grâce intérieure, l’aïeule guide les pas de l’enfant sur les sentiers de la sagesse et du partage. Le livre se referme sur un haïku paisible. Sur un texte nostalgique empreint d’une infinie tendresse, est évoqué ce lien indéfectible entre l’enfant et sa grand-mère de substitution, la connivence des deux générations. Si le corps vieillissant se courbe et s’affaisse, si les mains déformées continuent à s’activer, le visage ridé aux pommettes roses rayonne d’une beauté intérieure. C’est l’élégance du coeur qui nimbe cette belle personne toujours prête à donner en multipliant les petites attentions. L’illustration reflète les images d’un Japon conservant ses traditions, mais jouant aussi la modernité, incarnée par Obaasan. (M.-C.D.)
Les petits sentiers d’Obaasan
ROUX Delphine, MOTEKI Pascale