En 1956, à l’orée de la soixantaine et sous un nom d’emprunt, Bernie Gunther, ancien de la Kripo, ancien officier SS notoirement antinazi puis détective privé à Berlin, se dissimule sous la jaquette de concierge d’hôtel à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Dans sa villa, la Mauresque, le romancier Somerset Maugham est victime d’un chantage sous la forme de photos compromettantes où il figure en compagnie de deux traîtres britanniques. Bernie, appelé à la rescousse, va jouer une partie serrée. L’espionnage durant la guerre froide a donné naissance à de multiples complots dont Philip Kerr se plaît à relater un épisode, mêlant personnages fictifs et réels dans cette conspiration visant à discréditer un membre éminent des services secrets britanniques. Allégations mensongères ou témoignages véridiques : le doute plane autour des protagonistes, mettant à jour les rivalités entre MI5 et MI6. Mais, et c’était déjà le cas pour La dame de Zagreb (NB mars 2016), la virtuosité « kerrienne » n’opère plus de façon aussi passionnante. Entre l’énumération assez fastidieuse de noms peu ou pas connus et une intrigue qui manque parfois de ressort, la lecture ne s’avère pas très excitante. (Maje et M.-N.P.)
Les pièges de l’exil
KERR Philip