TrouvĂ©s dans la forĂȘt proche aussi sombre que lâhiver, un petit garçon et sa jeune soeur sont confiĂ©s Ă lâabbĂ© du monastĂšre dâOuche oĂč un chantier sâest ouvert : une tour de pierre doit surplomber lâabbatiale, proclamant aussi bien la gloire du TrĂšs-Haut que celle de Guillaume de Normandie, rĂ©cent conquĂ©rant du trĂŽne dâAngleterre. Lâintelligence et les dons exceptionnels du garçon feront-ils la gloire du monastĂšre ? Mais le destin sâacharne. Un gĂ©ant pour compagnon, il doit parcourir des routes bien pĂ©rilleuses pour rejoindre lâĂ©norme monastĂšre de Venosa, en Italie du sud. La prĂ©dication de la premiĂšre croisade le remettra en chemin.  Une chronologie en allers-retours qui sâĂ©garent parfois, de longues phrases (trop ?) soigneusement bĂąties desservent la comprĂ©hension de lâintrigue. Mais Anne Guglielmetti (Les paroles des jours, NB mai 2002) aime dâamour le Moyen Ăge, sa rudesse, sa foi, vivantes dans le scriptorium ou sous les mains des tailleurs de pierre. Elle sait en rendre la grandeur spirituelle et la complexitĂ© politique. Surtout, elle ressent en profondeur les signes et mystĂšres de la nature normande ou italienne : retours des saisons, nuances des ciels, odeurs des friches⊠Les travaux des jours, les sentiments, les tragĂ©dies sâenrichissent de cette tonalitĂ© poĂ©tique originale. (M.W. et B.T.)
Les pierres vives
GUGLIELMETTI Anne