Les Pissenlits

KAWABATA Yasunari

« Mère » vient de conduire sa fille Inéko à Ikuta, dans un hôpital psychiatrique entouré de pissenlits. Depuis son adolescence, elle souffre de « cécité devant le corps humain », et sa mère craint que cela ne puisse devenir un danger pour sa vie. L’amant de la jeune femme, Hisano, a fait aussi le déplacement et, sur le chemin qui les ramène à la gare de ce paisible village en bord de mer pour rentrer à Tokyo, « Mère » et lui discutent de la nécessité ou non de cet internement, de leurs rapports avec la jeune femme… Construit sans chapitres, ce texte inédit, non daté (vraisemblablement des années 1950) et inachevé de Yasunari Kawabata (Prix Nobel de Littérature 1968 ; Les belles endormies, NB mai 1970) se déroule très lentement, au rythme de la marche des personnages. Ces derniers, comme les paysages, sont à peine décrits, ils ne sont qu’accessoires face à la conversation dont l’internée est absente bien qu’omniprésente dans leur esprit et leurs souvenirs. L’interminable et lancinant mais subtil dialogue aborde des sujets comme le rapport à la mort, à la folie, dans un univers japonais dépaysant.