Les placards sont vides

ROSSIGNOL Isabelle

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La vie quotidienne de la famille Moncel est bien rĂ©glĂ©e. Le pĂšre et la mĂšre travaillent ensemble dans une banque et veillent attentivement sur leur fils unique Bruno, ĂągĂ© de quatorze ans. Pourtant un jour Bruno s’étonne de voir des factures non rĂ©glĂ©es, le frigo Ă  moitiĂ© vide et le linge sale s’entasser. Pourquoi ses parents si organisĂ©s, presque maniaques, chamboulent-ils leurs habitudes ? Leur indiffĂ©rence Ă  son Ă©gard le mine. Il se confie Ă  ses copains, tourne en rond, sa tĂȘte « dĂ©raille »  Finalement il suit son pĂšre en cachette. Quel secret cache-t-il ?

RacontĂ©e Ă  la premiĂšre personne, la dĂ©rive du hĂ©ros est douloureuse et parfois peu crĂ©dible. La narration tendue, rĂ©aliste, peu dialoguĂ©e, demande de l’attention. L’écriture actuelle des monologues du garçon exprime pourtant avec sensibilitĂ© son cheminement intĂ©rieur, ainsi que sa souffrance due au non-dit et Ă  l’incommunicabilitĂ© familiale. Psychologiquement fragile, Bruno cherche mĂ©thodiquement Ă  savoir tandis que ses parents dĂ©cident de le protĂ©ger en lui cachant leur honte et leur angoisse face au chĂŽmage. Le contexte social, familial et scolaire du garçon est bien explorĂ© : dommage que la conclusion ne reconnaisse pas l’importance de la parole !