Toutes les chansons recueillies sous ce titre sont, d’une manière ou d’une autre, modifiées par l’auteur. Certaines sont tout simplement réécrites pour le plaisir, telle Vent frais, vent du matin ; d’autres ont une parenté si lointaine que seul l’air relie Les Coquilles Saint-Jacques au célèbre Frère Jacques. Les paroles de Dansons la capucine et plusieurs autres du même registre veulent actualiser ce qui était une dénonciation de la misère de l’époque ; du scatologique facile parsème l’ouvrage : Malbrough s’en va-t’en guerre devient Mon prout s’en va-t’en guerre. Une lecture attentive montre bien qu’il s’agit moins de pasticher, que de déformer un patrimoine culturel enfantin, artistique et historique. Ces comptines, transmises dans les cours de récréation, structurent la communauté enfantine, et l’enracinent dans son histoire, dès le plus jeune âge. À l’âge de la nécessaire distance avec leur enfance, les adolescents seraient peut-être le public qui en sourirait, ainsi que de l’illustration souvent satirique, mais l’album sera-t-il seulement ouvert, au vu du titre ?