Les poings sur les îles

Six ans. La vie paisible d’un petit garçon : l’école où il apprend à lire et les moments délicieux qu’il passe auprès de Luis, son grand-père. Un grand-père venu d’Espagne, qui ne sait ni lire ni écrire, cuisine à merveille des « recettes du tiroir » et met « les poings sur les îles » dans la plus parfaite innocence du français, qui a le corps tatoué et la main verte, parle aux oiseaux et porte un marcel. Magique !  Élise Fontenaille fait le portait respectueux et tendre d’un vieil homme venu d‘ailleurs, comme tant d’autres, riche d’un passé, de traditions, d’une culture qu’il transmet aussi simplement que généreusement en passant sous silence les blessures de sa vie. Au style direct ou indirect libre, elle fait entendre comme si on y était les dialogues affectueux qui lient ses deux personnages si pudiques et si proches. Le décor imaginé par Violeta Lopiz joue des couleurs et des transparences pour peindre un jardin luxuriant dans lequel se superposent les silhouettes découpées du vieil homme et de l’enfant. Une collaboration réussie pour parler du bonheur.