Paris, Juin 1996. Guidés par leur porte-parole, des réfugiés sans papiers quittent l’entrepôt qu’ils occupaient à Paris à la halle Pajol pour s’installer à l’Église St-Bernard. Le curé de la paroisse ne s’oppose pas à leur installation, et la vie quotidienne s’organise, entre l’entraide et le combat pour leur demande de régularisation sous la menace de l’expulsion.
Armand Patrick Gbaka-Brédé, alias Gauz, écrivain franco-ivoirien, retrace librement ces huit semaines d’occupation de l’Église St-Bernard. Des hommes, des femmes, des familles sans papiers, demandeurs d’asile dont la situation va être médiatisée et que la société va découvrir. Avec en toile de fond un regard politique, Gauz aborde sans concession le sujet brûlant de l’intégration dans notre société et ses difficultés : demande de régularisation, logement, travail et parcours administratif semé d’embûches. Une construction originale donne la parole aux protagonistes dans une multiplicité de dialogues et de réflexions, parfois drôles, caustiques mais toujours justes et qui interpellent. C’est très bien écrit, avec à la fois une ironie mordante sur notre société et un regard tendre et lucide sur une communauté africaine dont la seule solution est l’exil et qui tente d’avancer frontière après frontière, en ouvrant porte après porte. (E.M et C.H)