Les portes de l’enfer

CREWS Harry

Dans une petite ville de Georgie, dans les annĂ©es soixante-dix, un dimanche, une Noire imposante descend d’un bus Greyhound lors d’une escale sur la route d’Atlanta. La quarantaine, hispanophone, c’est une prĂȘtresse vaudou haĂŻtienne. Un reprĂ©sentant d’une sociĂ©tĂ© spĂ©cialisĂ©e dans la thanatologie apparaĂźt simultanĂ©ment. Ils sont bientĂŽt irrĂ©sistiblement attirĂ©s par la maison de retraite locale qui domine la ville. La directrice et son factotum, un nain Ă  vocation de masseur dotĂ© d’une force surhumaine, tentent de rĂ©sister Ă  cette invasion. Une fille, amoureuse du nain, dĂ©barque Ă  son tour
 Petit tour de force de drĂŽlerie et d’originalitĂ©, cet inĂ©dit se dĂ©roule en une journĂ©e, dĂ©cisive pour chacun des protagonistes dont le destin va basculer du tout au tout. C’est peu de dire qu’on reste Ă©berluĂ© par l’audace de l’auteur de Nu dans le jardin d’Éden (NB janvier 2014). Celui-ci dĂ©crit avec fĂ©rocitĂ© le couple de vieillards saisis par le dĂ©mon de minuit et les concessions dans les jardins du souvenir (avec option source murmurante) qui rappellent, dans un esprit de caricature et de farce, les dĂ©lires fantasmĂ©s de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine de l’époque. (M.Bi. et A.Be.)