À dix-huit ans, le jeune et talentueux Henri Lehmann quitte Hambourg pour Paris et entre dans l’atelier d’Ingres qui, passionné et tyrannique, le prend sous son aile. Ce dernier l’invite à le rejoindre à Rome où il vient d’être nommé directeur de l’Académie de France. Lehmann y rencontre un couple célèbre pour leur amour interdit, Marie d’Agoult et Franz Liszt. Il devient le confident de Marie, son factotum et aussi le parrain attentionné de leur dernier enfant. Le jeune peintre, témoin timide et effacé, assiste au déclin des amours de Marie et de Liszt, manquant ainsi des occasions de briller malgré quelques succès. À travers les mémoires de ce peintre académique à la moralité sans faille, Christophe Bigot (L’Hystéricon, NB Juin 2010) faire revivre une époque où l’on croise Chopin, Sand, Chassériau, Sainte-Beuve ou encore Delacroix. Adaptant son style à l’époque, il passe en revue manigances de salon, ragots et anecdotes, mouvements religieux et événements politiques. L’auteur donne à Henri Lehmann (1814-1882) la lumière qui lui a manqué durant sa vie en faisant de lui un passeur attachant qui a su saisir les émois et les illusions de la jeunesse.
Les Premiers de leur siècle
BIGOT Christophe