Sa nouvelle profession ? « Sauveur de vies ». IntitulĂ© qui fleurit lâego du narrateur, garçon paumĂ© qui peine Ă se dĂ©tacher dâune famille passablement nĂ©vrotique. Il est chargĂ© de repĂ©rer dans les bidonvilles et autres lieux de misĂšre les jeunes les plus beaux et dâextraire ces pĂ©pites de la boue en les vendant, avec leur consentement, Ă un « club » international de prostitution de luxe, oĂč ils deviennent des « machines sexuelles » adaptĂ©es Ă toutes demandes. Lâessentiel est dâĂ©viter les sentiments, quâils soient amoureux ou compassionnels, rĂšgle quâenfreint le hĂ©ros, pour son plus grand dommage et celui dâun couple peut-ĂȘtre nubien et pas du tout princier, mais dâune foudroyante sĂ©duction.  Le sujet est Ă la fois porteur et inquiĂ©tant : mondialisation des rĂ©seaux de prostitution, immigration clandestine, exploitation sexuelle. LâautodĂ©rision du narrateur, ses introspections dâadolescent attardĂ©, ses scrupules et ses mĂ©saventures contrastent avec ce sujet nausĂ©abond parsemĂ© dâimmondices, de La Paz Ă Malaga, et plutĂŽt terrifiant. Le jeune auteur, journaliste, connaĂźt-il ces rĂ©seaux ? On prĂ©fĂ©rerait penser que non.
Les princes nubiens
BONILLA Juan