Les promises

STRELISKI Sarah

Deux couples inséparables : Boris, romancier en mal d’écriture, sa femme la belle Norma, photographe, Ruben, surdoué des tirages argentiques et sa femme Nancy, infirmière psychiatrique. Chacun semble bien assorti à son conjoint : les premiers communicatifs et solaires, les seconds réservés et taiseux, mais ces différences sont complémentaires et soudent leur amitié, non dénuée cependant de convoitises et de jalousies. Secrètement Nancy envoie des lettres à Boris qui en tire la matière d’un récit et Norma confie ses précieux clichés à Ruben. L’équilibre vacille lorsque meurt une voisine isolée et qu’à l’hôpital on confie à Nancy la garde d’un jeune assassin. Dans ce roman foisonnant Sarah Streliski (Accident, NB février 2009) met en scène des adultes en mal de repères à l’approche de la quarantaine, très représentatifs d’une certaine société actuelle. Des événements mineurs, comiques, parfois inquiétants, perturbent l’harmonie établie, révélant des pulsions violentes et des désirs inassouvis. Les personnages se livrent à d’interminables introspections, exposant minutieusement chaque fait, soupçon, doute, attirance ou répulsion sexuelle. Les bonheurs d’écriture se perdent souvent dans une surabondance stylistique qui risque d’asphyxier l’intérêt de cette longue chronique psychologique sur la fragilité du désir et les tourments de la création, à la conclusion décevante.