Sociologue, l’auteur analyse l’influence de la religion protestante sur le comportement social, moral, économique et politique de ce groupe très minoritaire (2%) auquel certains attribuent une influence. Remontant aux persécutions puis à la renaissance au XIXe, soulignant leur rôle dans l’élaboration de la loi de 1905, il détaille les attitudes progressistes et le niveau d’études élevé sans accepter le recrutement uniquement bourgeois parfois affirmé. Il attribue la forte participation associative et électorale à la préoccupation sociale et le progressisme à une éthique plus qu’à une réaction contre le pouvoir central. Aujourd’hui, les pratiquants réguliers, qu’il différencie des autres, font preuve d’un rigorisme moral en matière sexuelle et familiale proche de celui des catholiques pratiquants tandis que leur libéralisme culturel permet une tolérance sociale, l’inclination vers la gauche reculant globalement.
L’auteur tient compte des récentes évolutions, du pluralisme inhérent au protestantisme en France. Il définit les valeurs communes et les différences. Cette analyse scrupuleuse du sujet, appuyée de tableaux comparatifs, convainc par son argumentation fouillée et impartiale. La méthode d’analyse des comportements électoraux et moraux peut malheureusement sembler trop complexe.