Les quatre morts de Jean de Dieu

Jean de Dieu, ainsi nommé par ses parents catholiques, a tôt pris le contre-pied du destin qu’entendait lui tracer sa famille bourgeoise. La fréquentation des milieux anarchistes conduit le jeune adulte rebelle à quitter son Espagne natale en 1936. Sa vie parisienne lui offre l’opportunité de côtoyer pendant quelques années peintres et poètes, puis l’Occupation allemande l’amène à résister une nouvelle fois… Il rencontre alors Isabelita, fonde une famille et passera auprès d’elle le reste de sa longue existence. À travers le parcours de cet homme passionné, fervent jusqu’à l’intolérance, mais dont les croyances et les illusions s’érodent au fil des événements qui jalonnent le XXe siècle, Andrée Chedid émaille son récit de thèmes essentiels : l’engagement, le doute, l’attentive présence à l’autre, les nourritures de l’âme que sont l’art ou la nature, la transmission des valeurs, l’amour du couple, la vieillesse et la mort. Témoin de notre temps, chantre de la joie sereine, (Petite Terre, Vaste Rêve, NB juillet 2002), Andrée Chedid livre un récit sans éclat, mais avec grâce et douceur.