Lâauteure, heureuse Ă©pouse dâun viticulteur, mĂšre de trois enfants adultes, rhumatologue Ă NĂźmes, se rend Ă Oslo pour des retrouvailles dĂ©cisives. Ă lâĂąge de deux ans, aprĂšs de nombreuses pĂ©ripĂ©ties, elle avait Ă©tĂ© adoptĂ©e et rebaptisĂ©e Katherine par un couple français. Des recherches lui ont appris quâelle Ă©tait nĂ©e en 1944 en NorvĂšge dans un Lebensborn, un de ces centres crĂ©Ă©s en Allemagne, puis dans des pays occupĂ©s, « afin de faciliter la multiplication des Ă©lĂ©ments dits supĂ©rieurs ». Progressivement, elle fait la connaissance dâune fratrie norvĂ©gienne inconnue, apprend le suicide de sa mĂšre, retrouve enfin la trace de son pĂšre allemandâŠÂ Ce rĂ©cit autobiographique constitue un remarquable travail dâintrospection et sans doute une forme de thĂ©rapie. Avec luciditĂ© et une prĂ©cision toute scientifique, Katherine Maroger revisite le passĂ© douloureux de sa mĂšre, enceinte Ă lâadolescence, exemple historique, parmi tant dâautres, de lâeugĂ©nisme instaurĂ© par le rĂ©gime nazi. Un tĂ©moignage Ă©mouvant.
Les racines du silence
MAROGER Katherine