Ă lâenterrement de sa tante, Marianne, la narratrice, retrouve sa cousine Martine, fille de la dĂ©funte, quâelle nâa pas revue depuis des annĂ©es. Enfants, elles se rencontraient pour les vacances chez leur grand-mĂšre. Marianne Ă©tait fascinĂ©e par cette cousine plus ĂągĂ©e qui ne cessait de la mettre Ă lâĂ©preuve. Lâadulte quâelle redĂ©couvre nâa plus rien de sa superbe dâantan. Alcoolique et sans emploi, tout comme son compagnon, elle dĂ©verse son aigreur sur Marianne. Loin de fuir, celle-ci cĂšde Ă la contagion du pire.
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Deux femmes, deux mondes se confrontent et sâattirent. Nathalie Kuperman, auteur engagĂ©, a dĂ©noncĂ© les effets pervers du chĂŽmage dans Nous Ă©tions des ĂȘtres vivants (NB fĂ©vrier 2011). Elle sâattaque ici avec virulence Ă un autre fait de sociĂ©tĂ©, lâalcoolisme. Brutaux, dĂ©soeuvrĂ©s, ses personnages sont des laissĂ©s-pour-compte rĂ©signĂ©s, dont la bouteille est le compagnon permanent. Dâune dĂ©sespĂ©rante noirceur, ce texte invite instamment Ă la sobriĂ©tĂ©.