Huit nouvelles parues dans des périodiques américains entre 2007 et 2011, dans lesquelles l’auteur (Jamais rien ne meurt, HdN septembre 2019) évoque la situation aux États-Unis de familles de réfugiés originaires du Sud-Vietnam, après la chute de Saïgon en 1975. Toutes se sont plus ou moins intégrées dans la société américaine. Débrouille, petites entourloupes, mensonges et mal du pays sont évoqués en saynètes finement construites, parfois cruelles, mais toujours chargées d’émotion. La confrontation des générations et des modes de vie qui traverse chaque récit est rendue avec talent et retenue quelles que soient les circonstances. On comprend combien l’exil est générateur de souffrances et de dissensions. Notamment entre les parents, tenants d’une certaine tradition, souvent traumatisés par les conditions dans lesquelles ils sont partis, et les enfants, désireux de s’en sortir, voire d’oublier. Une grande solidarité familiale pourtant domine. L’adaptation, réussie le plus souvent, de personnes contraintes à l’émigration est parfaitement décrite, sans nostalgie apitoyée. (M.Bi. et A.Lec.)
Les Réfugiés
NGUYEN Viet Thanh