Une vingtaine de questions « existentielles » défilent, page après page, répertoriées dans cet album au gré des interrogations de chacun. La première concerne le livre : « est-il heureux d’être ouvert pour la première fois ? ». D’autres jaillissent, tout aussi pertinentes, relayant une expérience de terrain : « Ton ombre osera-t-elle un jour gambader loin de toi ? ». D’autres plus altruistes : « Et lorsqu’un poisson pleure, la mer est-elle un petit peu plus salée ? ». D’autres carrément intéressées : « Et tes peluches, font- elles exprès de rester petites pour que tu grandisses plus vite ? ».
Évidemment, leur saveur et leur originalité sont inégales. Mais elles reflètent les mille possibilités de jouer avec le réel quand l’imagination, la bride sur le cou, impose sa logique : analogies et libres associations. La richesse du monde n’est-elle pas justement celle des rêves qui se cachent sous l’oreiller ? La preuve : les planches, dessinées d’un trait ferme par l’illustratrice qui donne vie et couleur franche à ces « vues de l’esprit », avec la complicité bien à propos du surréalisme.