Sous le pseudonyme de Mahmoud Hussein (Ce que le Coran ne dit pas, NB février 2014), deux écrivains, longtemps directeurs du Courrier de l’UNESCO, Bahgat Elnadi et Adel Rifaat, racontent comment le peuple égyptien en est arrivé à se révolter en 2011, place Tahrir, contre l’autorité souveraine du pouvoir. L’étude débute au XVIIIe siècle lorsque l’Égypte obéit à un ordre immuable, celui du Sultan ottoman, selon une loi divine. L’invasion du pays par Bonaparte en 1798 bouleversera cet ordre. L’éveil de la notion d’égyptiannité et l’affirmation d’une conscience autonome sont racontés au travers de l’histoire moderne de l’Égypte. Les Égyptiens se débarrassent du pouvoir de droit divin, puis de celui du « Père » qu’incarnaient Nasser, Sadate ou Moubarak. Le cheminement insurrectionnel convergeant vers la place Tahrir, personnage à part entière, est le symbole d’une liberté nouvelle. Deux ans et demi durant, la place est le lieu de rassemblements révolutionnaires menant à cette liberté. Une analyse très fine, parfois austère, mais cependant passionnante et extrêmement claire. (A.M. et C.-M.M.)
Les Révoltés du Nil : une autre histoire de l’Égypte moderne
HUSSEIN Mahmoud