Fille du pape Alexandre VI, Lucrèce Borgia a une vie mouvementée : après deux mariages ratés, elle épouse en 1501 Alphonse d’Este, duc de Ferrare, et leurs rapports sont courtois, sans passion. En revanche elle entretient une liaison enflammée avec François de Gonzague, le mari de sa belle-soeur Isabelle d’Este qui devient une ennemie implacable. Une jeune Arabe espagnole exilée, au service de Lucrèce, est témoin de leur rivalité : elle partage l’intimité de sa maîtresse jusqu’à sa mort en 1519, avant de s’attacher à Isabelle. L’histoire de ces deux femmes est contée à travers les mémoires de la servante. Il est assez difficile, faute de repères chronologiques précis, de suivre ce récit où se succèdent guerres barbares, fléaux divers, fêtes somptueuses et scandaleuses. Les contours des personnages sont flous eux aussi, leurs attitudes et leurs sentiments varient d’un chapitre à l’autre. Michel Peyramaure, dont on connaît les nombreux ouvrages à succès (Les Folies de la duchesse d’Abrantès, NB avril 2013), apporte d’intéressantes informations sur cette période troublée du début du XVIe siècle, dans une Italie divisée où les papes étaient plus des chefs de guerre que des pasteurs. Mais la fresque qu’il dessine manque de rigueur et de souffle.
Les Rivales : Lucrèce Borgia et Isabelle d’Este
PEYRAMAURE Michel