Les Roses blanches

1913. Marie Célestine Juliette Malgoire naît en Lozère, dans une famille paysanne très pauvre. À six ans, elle est scolarisée et enregistre rapidement les rudiments de la lecture et de l’écriture. À huit ans, placée comme fille de ferme, elle est traitée comme une esclave. Blessée à la jambe, elle échappe par miracle à une amputation. Devenue domestique, elle découvre les plaisirs d’une vie urbaine en Avignon. À vingt-trois ans, elle rencontre Paul, boulanger cégétiste. Elle épouse l’homme et ses convictions. Loin d’être une beauté, elle séduit par sa gouaille et sa vitalité. Un enfant naît, la guerre passe. La primesautière compagne des dancings se transforme peu à peu en véritable harpie.  Après Moments donnés (NB mars 2006), Gil Jouanard renoue avec le roman autobiographique. Il reconstitue l’incroyable itinéraire de sa mère, du Gévaudan aux Etats-Unis et jusqu’en Allemagne. Une personnalité forte que l’environnement socioculturel a privée du destin hors du commun qu’aurait mérité son potentiel intellectuel. La langue savoureuse est émaillée d’expressions étrangères. Le ton se veut léger mais la souffrance est palpable. L’auteur se souvient de la honte, de la résignation devant l’impossibilité grandissante du dialogue. Enfin apaisé, le fils adresse à la mère un incroyable message d’amour… en chanson. (A.-C.C.M. et J.M.)